PHOLIEN Joseph

individual (person), PHOLIEN Joseph
Joseph Pholien est né le 28 décembre 1884 à Liège. Il termina ses études universitaires à l'ULB en 1906 en obtenant le titre de docteur en droit. Durant la Première Guerre Mondiale, après un passage par l'Angleterre où il est engagé comme juriste à Londres par l'attaché militaire de l'ambassade de Belgique, il sert, à partir de 1916, à la IIème batterie Van Deuren mortiers de tranchées et termine la guerre avec le grade de lieutenant de réserve. Après la guerre, il reprend sa carrière au barreau de Bruxelles, fonction d'avocat qu'il exercera jusqu'à sa mort. Sa carrière politique débute en 1926 lorsqu'il devient conseiller communal d'Ixelles sous le patronage de Henri Carton de Wiart. Il devient sénateur coopté au Sénat en 1936, mandat qui sera renouvelé après les élection de 1939, 1946, 1949 et 1950. Entre 1938 et 1939, il occupe, dans un contexte international délicat marqué par l'immigration massive de juifs vers la Belgique, le poste de ministre de la Justice dans le cabinet formé par Spaak le 15 mai 1938. Durant la guerre, suite à la capitulation du 28 mai 1940 et au choc des discours de Reynaud et de Pierlot, le roi Léopold III fait appel à trois juristes, parmi lesquels Joseph Pholien, pour rédiger la consultation qui justifie la capitulation du Roi et en précise les conséquences tout en soulignant la légitimité du gouvernement en exil. Pholien reste durant la majorité de la Seconde Guerre mondiale à Bruxelles. Il est arrêté en 1941 par la Gestapo et est emprisonné à trois reprises à la prison de Saint-Gilles ainsi qu'à la citadelle de Huy à cause de ses diverses protestations à l'instar de celles contre la création du Grand Bruxelles ou contre le travail obligatoire et les déportations. Après la guerre, en pleine question royale, Joseph Pholien s'érige en soutien indéfectible du roi. Le 20 juillet 1945 il prend la parole au Sénat pour défendre la modification de l'article 82 traitant de l’impossibilité de régner du roi «du fait de l'ennemi ». En 1947, Pholien appuie avec force le président du Sénat, Paul Struye, qui propose une consultation nationale au sujet de la question royale. Au fil de ses interventions, Pholien se montre donc un léopoldiste convaincu. Parallèlement, Pholien s'oppose aux jugements, considérés par ce dernier comme expéditifs, des auditorats militaires et s'implique dans le reclassement des inciviques.
Après le retour du roi le 22 juillet , faisant suite à la consultation populaire du mois de mars 1950, des émeutes insurrectionnelles éclatent. Suite à l'épilogue de « la nuit de Laeken » qui voit le roi Léopold III signer son abdication, le gouvernement Duvieusart démissionne. Joseph Pholien prend la tête d'un nouveau cabinet formé par Paul Van Zeeland. Après la chute du gouvernement en janvier 1952, Pholien occupe le ministère de la Justice dans le nouveau cabinet Van Houtte. Il est confronté aux complexes dossiers des inciviques De Bodt et Van Coppenolle. La libération du colonel de la gendarmerie belge pendant la guerre, décidée en Conseil des ministres sur la proposition de Ludovic Moyersoen en août 1951 alors que Joseph Pholien est à l'étranger, crée une vague d'indignation dans le pays tandis qu' une manifestation monstre, « L'Appel au Pays » se prépare pour le 14 septembre 1950. Devant ces événements Pholien décide de présenter sa démission le 3 septembre 1952. Les années suivantes, jusqu'en 1961, sont marquées par la poursuite d'une activité parlementaire au Sénat. Parallèlement, l'ex Premier ministre reprend ses voyages au Congo (1957-1958-1959) et se consacre à attaquer l'action ministérielle du ministre des Colonies le libéral Auguste Buisseret notamment sur le plan de
l'enseignement au Congo que ce dernier tente de laïciser. Après 1961 et la fin de son dernier mandat de sénateur, Pholien reprendra en main son cabinet d'avocat jusqu'à sa mort en 1968.

Mis à part l'usage de l'ouvrage de Thierry Denoël, il a été fait usage pour cette notice biographique d'informations provenant de CARTON de TOURNAI. et JANSSENS, G., Joseph Pholien. Un homme d'État pour une Belgique en crise, Bierges, 2003 et de HENRY, P., Grands avocats de Belgique, Bruxelles, 1984. La photographie provient de " Le Soir ".

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